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Le Chebec est un des voiliers les plus typiques depuis le XVIIème siècle. Souvent utilisé pour la guerre de Course, il a la réputation d'être un remarquable et redoutable marcheur. Sous sa forme initiale, il porte trois mâts avec voiles latines enverguées sur des antennes et un foc. Armé à la guerre, il comporte de 10 à 29 canons. De petits sabords situés entre les sabords à canons laissent passer des avirons de 8 mètres, permettant ainsi de naviguer par tous les temps. C'est un navire haut en couleurs. L'île de Malte avait la réputation d'être le grand fournisseur en voiles de coton utilisées sur les Chebecs. On a dit que le Chebec était le plus élégant et le plus rapide navire de Méditerranée mais il perdit sa rapidité lors de la substitution des voiles latines par des voiles carrées . Le dernier chebec français fut pris devant Alger en 1830.
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Nous sommes sous le règne de Louis XV . Aux victoires de la guerre de la Succession d'Autriche succèdent les désastres de la guerre de Sept Ans et la perte de la plus grande partie de l'empire colonial français au profit de l'Angleterre (traité de Paris, en 1763, la France perd le Canada, l'Inde et la Louisiane).
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En 1750, le comte de Jouy, Antoine-Louis de Rouillé, décide en sa qualité de ministre de la Marine et des colonies (1748 -1754), la mise en chantier à Toulon , de quatre navires, des Chebecs prototypes, car personne auparavant ne s'est lancé dans une telle aventure de construction.
Deux de ces Chebecs, Le Requin et l'Indiscret seront lancés les 14 et 24 mars 1751 et jaugent 260 tonneaux pour un armement de 24 canons de 6 pouces, tandis que les deux autres, le Rusé et le Serpent seront lancés en juin 1751 et déplacent seulement 150 tonneaux et un armement de 18 pièces de 6 pouces.
En 1762, l'escadre de Chebecs français est sous le commandement de Monsieur de Bompard. Elle quitte la rade de Toulon et réalise les campagnes de Courses pendant la guerre de Sept Ans. Le Requin termine sa carrière en 1770 et l'Indiscret est vendu à la marine espagnole le 24 août 1791. Quant aux Rusé et Serpent, ils sont rayés des listes de la marine en 1775.
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En 1764, vu les bons résultats de ces Chebecs, la construction de quatre autres bâtiments est décidée. Le Renard, le Singe, le Caméléon et le Séduisant rejoignent la Marine Royale. Ils sont utilisés par de nombreux corsaires français pour servir de navire d'abordage . Ils achèveront tous leur carrière en 1779.
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Sur le chébec, le rapport longueur/largeur est de un à quatre. Son étrave se prolonge par un éperon tout à fait semblable à celui d'une galère et dont on n'use plus comme d'une arme, mais pour amarrer le point d'amure de la voile latine du mât avant. À l'arrière, le bastingage dépasse de la coque et encadre un plancher de caillebotis en porte-à-faux au-dessus de la mer. Sur le pont, de petits canons sortent par des sabords dont les mantelets s'ouvrent latéralement. Entre les sabords des canons, d'autres petits sabords laissent passer les avirons qui, en cas de calme, sont manœuvrés par les matelots debout.
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Le gréement du chébec a beaucoup évolué tout au long de son existence.
À l'origine il portait trois voiles latines sur des mâts à pible, c'est-à-dire d'une seule pièce. Celui de trinquet, le plus proche de la proue, était très incliné sur l'avant. Au cours du XVIIIe siècle, sur les côtes d'Espagne, le trinquet fut redressé et on ajouta à l'avant un beaupré portant un foc : c'est le chébec mistic.
À la même époque, en France et en Italie, on voulut utiliser les qualités nautiques du chébec pour le transformer en bâtiment de commerce. On changea donc son gréement en remplaçant la voile latine du grand mât par deux ou trois voiles carrées. On en fit parfois autant sur le trinquet redressé, en ajoutant, comme en Espagne, un beaupré et un foc.
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Malheureusement, ces modifications lui firent perdre sa vélocité, et le chébec disparut peu à peu de la Méditerranée
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